Notes de Thierry Klein, page 1


La vie intellectuelle en Islam, aux mêmes époques, est imprégnée d'hellénisme. On peut citer parmi d'autres Al Kindi et, surtout, au XIIe siècle, Averroès (Ibn Rush) ainsi que le philosophe, théologien et médecin juif Maïmonide.

Cette transmission de l'héritage grec et donc aristotélicien non seulement par l'idiome grec ou latin mais aussi parfois par la langue arabe, au début du bas Moyen Âge, est aujourd'hui de nature polémique. La reconnaissance d'un rôle plus ou moins important de la culture arabo-musulmane dans le dialogue des civilisations porte en soi une charge politique et émotionnelle importante des deux côtés de la Méditerranée. Ainsi, les vifs débats autour des projets de constitution pour l’Europe qui ont porté sur des mentions explicites à ce que doit la culture européenne à la pensée chrétienne14, ont mené certains polémistes à prendre à partie les recherches historiques effectuées sur les transmissions de la pensée aristotélicienne (notamment les phases de traductions vers le latin), dans le but d’y minimiser le rôle des héritiers arabo-musulmans de la pensée aristotélicienne15.

Le développement des idées d’Aristote

L’état du corpus aristotélicien pose la question de l’ordre de rédaction de l’ensemble des œuvres d’Aristote ; dans son Histoire de la philosophie des Grecs, Édouard Zeller écrit :

L’état du corpus aristotélicien pose la question de l’ordre de rédaction de l’ensemble des œuvres d’Aristote ; dans son Histoire de la philosophie des Grecs, Édouard Zeller écrit :

L’état du corpus aristotélicien pose la question de l’ordre de rédaction de l’ensemble des œuvres d’Aristote ; dans son Histoire de la philosophie des Grecs, Édouard Zeller écrit :

 


« Toutes les œuvres en question appartiennent aux dernières années de la vie d’Aristote. Si un jour une heureuse découverte devait enrichir nos connaissances sur l’ordre chronologique de ces écrits, il n’y aurait pourtant pas à espérer que l’ouvrage le plus ancien nous fasse remonter à une époque où Aristote travaillait encore à son système. Dans toutes ses parties, celui-ci se présente à nous comme un tout achevé ; nulle part nous ne voyons encore l’architecte à l’œuvre. »

 


Cette hypothèse fut longtemps admise, et cette influence s’explique par la conception scolastique de la philosophie d’Aristote. L’exégèse traditionnelle, selon l’expression de Werner Jaeger, lui a ainsi donné un air rigide de schématisme conceptuel. C’est pourquoi, dans l’histoire de l’interprétation aristotélicienne, l’œuvre de Jaeger (Aristoteles, Grundlegung einer Geschichte seiner Entwicklung) est considérée comme un événement majeur. Au lieu de présenter un système tout fait, Jaeger s’efforce de retrouver le devenir interne de la doctrine. Il divise ce devenir en trois étapes :

  • L’époque de l’Académie : époque du dogmatisme platonicien.
  • Les années de voyage : naissance d’un platonisme critique.
  • Le maître : second séjour à Athènes, et avènement de l’aristotélisme proprement dit.

L’époque de l’Académie

C’est l’époque du dogmatisme platonicien (œuvres de jeunesse, l’Éthique à Eudème, Protreptikos). Jaeger rapproche la forme du dialogue aristotélicien et les derniers dialogues de Platon où domine la méthode de classification et d’abstraction, la dialectique. L’Éthique à Eudème nous montre un Aristote platonicien (substance et âme, transcendance du Bien, réminiscence, immortalité, Idées). Quant au Protreptikos, il date d’avant la mort de Platon, et il est un programme de vie e

 

 


Cette hypothèse fut longtemps admise, et cette influence s’explique par la conception scolastique de la philosophie d’Aristote. L’exégèse traditionnelle, selon l’expression de Werner Jaeger, lui a ainsi donné un air rigide de schématisme conceptuel. C’est pourquoi, dans l’histoire de l’interprétation aristotélicienne, l’œuvre de Jaeger (Aristoteles, Grundlegung einer Geschichte seiner Entwicklung) est considérée comme un événement majeur. Au lieu de présenter un système tout fait, Jaeger s’efforce de retrouver le devenir interne de la doctrine. Il divise ce devenir en trois étapes :

  • L’époque de l’Académie : époque du dogmatisme platonicien.
  • Les années de voyage : naissance d’un platonisme critique.
  • Le maître : second séjour à Athènes, et avènement de l’aristotélisme proprement dit.

L’époque de l’Académie

C’est l’époque du dogmatisme platonicien (œuvres de jeunesse, l’Éthique à Eudème, Protreptikos). Jaeger rapproche la forme du dialogue aristotélicien et les derniers dialogues de Platon où domine la méthode de classification et d’abstraction, la dialectique. L’Éthique à Eudème nous montre un Aristote platonicien (substance et âme, transcendance du Bien, réminiscence, immortalité, Idées). Quant au Protreptikos, il date d’avant la mort de Platon, et il est un programme de vie e

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De : Thierry Kleinrss
Ajoutée :16 mai 2011

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